Réalisé entre 2013 et 2015, le diagnostic de l’étude du Plan des Déplacements Urbains du Grand Agadir a permis de dresser un état des lieux de la mobilité des Gadiris et des infrastructures de transports en termes d’offre et de demande.

Principaux indicateurs de la mobilité à Agadir

Nombre de déplacements et répartition modale :

Selon l’enquêtes ménage déplacement (EMD) réalisée en 2010 et redressée par l’étude PDU en 2013, les habitants du Grand Agadir effectuent près de 3 millions de déplacements par jour, dont près de la moitié est effectuée par les modes doux, essentiellement la marche à pied (48%); La voiture particulière vient en tête des modes de déplacements mécanisés (31%); suivi du grand taxi (16%); du petits taxis (13.5%); puis du bus (10%).

Taux de motorisation

D’après le diagnostic du PDU, les ménages ne disposant pas de voiture sont très nombreux puisqu’ils représentent 72% du total des ménages à l’échelle du Grand Agadir. Par ailleurs, la possession d’une voiture par les ménages varie entre les communes du Grand Agadir dans le sens où les populations nonmotorisées vivent surtout à Taghazout, Aourir et à Drarga, alors que la majorité des ménages sont motorisés dans le centre d’Agadir, à Hay Mohammadi et à Tikiouine. Sur cette base, le taux de motorisation défini par le PDU était de 0,32 véhicule par ménage en moyenne, soit un total de 67.000 voitures. Ce taux a été qualifié de relativement bas. Une actualisation du taux de motorisation a été effectuée en se basant sur les données du recensement de 2014, indiquant la proportion des ménages possédant une voiture pour chacune des communes du Grand Agadir et présentée en détail dans le tableau suivant. Il en ressort que le nombre de voitures dans le Grand Agadir est d’environ 65’000 voitures, dont environ 55% dans la ville d’Agadir, soit près de 36’430 voitures et donc un taux de motorisation dans la ville d’Agadir de 86 voitures pour 1’000 habitants en 2014. Avec une hypothèse qu’au maximum 5%* des ménages possède 2 véhicules, le taux de motorisation augmente à près de 91 voitures pour 1’000 habitants. Ce taux de motorisation reste relativement faible en comparaison avec d’autres villes marocaines comme Casablanca (101 voitures pour 1000 habitants-EMD 2018) ou Marrakech (120 voitures pour 1’000 habitants-EMD 2008).

Le diagnostic a permis également d’analyser les infrastructures dédiées à chaque mode pour les confronter avec les usages constatés. Les caractéristiques des déplacements dans le Grand Agadir identifiés par le PDU sont les suivants

Flux des déplacements

  • Le centre d’Agadir est le pôle d’attraction et de génération principal des flux motorisés. Les lignes de désirs les plus fortes sont celles en lien avec les quartiers proches, à savoir Hay Mohammadi, avec près de 25’000 déplacements par jour, mais aussi Dcheira, Bensergao, Inezgane, Aït Melloul et Tikiouine.
  • Le port est aussi un pôle générateur important de la ville d’Agadir, notamment en lien avec Anza et le centre-ville.
  • En dehors du périmètre de la ville d’Agadir, la ville d’Inezgane, et plus précisément la zone commerciale d’Inezgane, apparait comme le 2ème pôle d’attraction et de génération des flux motorisés dans le Grand Agadir après Agadir-Centre et ceci en lien avec Aït Melloul, Dcheira et Inezgane.
  • Les flux de déplacements motorisés de moins de 5000 déplacements par jour sont réparties sur l’ensemble de territoire avec des lignes de désir de courtes et de longues distances dont le port et le quartier universitaire sont les plus générateurs en plus des pôles cités précédemment.

Circulation routière

  • Manque d’infrastructures distinguant le flux du grand transit (transit national) de la locale : les routes nationales 1 et 10 supportent à la fois le flux de transit nordsud et le flux local du Grand Agadir.
  • Discontinuité du réseau routier, changement brusque des caractéristiques de la voirie et des lacunes de maillage engendrant des problèmes de connectivités et de congestion sur des points singuliers d’accessibilité ;
  • Saturation des intersections au niveau des axes principaux durant les heures de pointes, causée essentiellement par des dysfonctionnements en lien avec l’aménagement et/ou l’exploitation de l’intersection
  • Les problèmes de congestion sont concentrés sur les axes principaux de la ville, à savoir RN 1, RN10 et le barreau Est- Ouest, mais aussi au niveau de certains axes secondaires au centre comme Av. Bouabid et Hassan I. Cette congestion est due principalement à l’absence de règles de partages de la voirie en fonction du rôle de l’axe, la présence d’usages abusifs de l’espace (stationnement illicite ; occupation de l’espace, …) et enfin le mauvais fonctionnement de certaines intersections causant la formation des files d’attentes.

Stationnement

  • Forte demande constatée à proximité des lieux de travail dans le centre d’Agadir et au niveau des lieux d’attractions (secteur balnéaire, souk El Had, …) et des pôles générateurs (port, secteur universitaire, équipements publics, …) ;
  • Manque d’une gestion et du contrôle du stationnement dans toute la ville causant de la congestion du réseau du viaire ;
    Déficits d’offres pour le stationnement résidentiels ;
  • Le stationnement est un facteur important pour une gestion rationnelle du trafic. Il est ainsi indispensable d’agir sur les conditions de stationnement (mesures restrictives ou favorables) des véhicules près des pôles d’attractions.

Modes doux

  • Malgré la pratique importante de la marche à pieds, les aménagements piétons manquent de continuité, de confort et de sécurité (50% des morts et 40% des blessés graves en accidents sont des piétons) ;
  • Les grands axes routiers (à 2×2 ou 2×3 voies de circulations) constituent une barrière pour l’accessibilité piétonne en absence de passages piétons sécurisés
  • En 2013, le Grand Agadir possédait 27 km de pistes cyclables et 5 km supplémentaires était projetés à court termes. Aussi, le Grand Agadir présente des conditions très favorables à la pratique du vélo, mais le réseau cyclable souffre de la discontinuité des itinéraires, mais aussi du manque d’une signalisation performante et d’un contrôle pour assurer le respect de ces aménagements.

Transports collectifs

  • En 2012, le réseau de bus, composé de plus de 30 lignes urbaines et interurbaines, a connu une fréquentation de 38,8 millions de passagers ;
  • 4 principaux pôles du réseau où s’effectuent le tiers des montées du réseau : Wilaya – Place Salam – Tikiouine – Inezgane. Ces lieux sont des lieux de correspondance et d’intermodalité avec les autres modes, notamment les grands taxis.